Sess. 2. 1. – Gert Tinggaard Svendsen
Professeur, Sciences politiques, Université d’Aarhus, Danemark
Focus: La confiance comme capital social et fondement invisible des sociétés saines.




Ses principaux domaines de recherche sont la confiance, le capital social, la politique climatique, l’État-providence, le lobbying et les Thèmes d’action collective. Il collabore également, avec le professeur Robert D.Putnam, de l’Université de Harvard, dans le cadre d’un projet sur les racines historiques de la confiance au Danemark.
Thinggaard a exploré la culture exceptionnelle de la confiance au Danemark, considérée comme un atout à la fois social et économique.
Il a illustré comment la coopération, fondée sur des accords non écrits—une parole, une poignée de main—crée de l’efficacité et du bien-être.
À travers la métaphore du commerce et des échanges quotidiens, il a montré comment la confiance transforme la concurrence en collaboration. Chaque rencontre positive ajoute à un « sac à dos invisible » de confiance, formant le tissu de la vie civique.
Les environnements urbains qui favorisent des rencontres régulières et informelles renforcent cette cohésion sociale. Lorsque les gens se rencontrent, les réputations se forment et la responsabilité sociale remplace le contrôle formel.
L’architecture et l’urbanisme, selon lui, doivent donc permettre la proximité et l’interaction. Des espaces comme les écoles populaires, les salles de sport et les marchés locaux forment les gens à la responsabilité mutuelle.
Dans cette perspective, la confiance n’est pas intangible : c’est une forme d’infrastructure qui soutient à la fois la santé et la démocratie.
Sess. 2. 2. – Husam AlWaer – Chaire de design urbain, Université de Dundee, Royaume-Uni
Focus: Le « quartier doux » et l’art de la densité douce.






Husam est un auteur primé qui a publié des travaux sur un large éventail de sujets, allant de l’architecture, de l’urbanisme, de la durabilité et des quartiers sains aux spécificités de la facilitation de la création d’espaces et de l’évaluation de la performance.
AlWaer a présenté ses recherches sur le concept du « quartier de 20 minutes » et le « soft urbanism » comme cadre pour l’équilibre social et écologique.
l a décrit comment des environnements compacts et à usage mixte favorisent la santé, l’équité et l’adaptation au climat.
Le concept de « densité douce » est apparu comme une alternative à l’urbanisme de grande hauteur — créant des espaces à l’échelle humaine qui permettent la connexion sans surpeuplement.
Selon lui, les quartiers ne sont pas des territoires fixes mais des états d’esprit façonnés par la culture et l’interaction. La politique urbaine doit donc s’attaquer aux causes, et non seulement aux symptômes, de la mauvaise santé — en commençant par la structure physique et sociale de la ville.
De la culture du vélo à Copenhague aux « superblocks » de Barcelone, il a montré comment la commodité et la proximité redéfinissent la vie durable.
La densité, a-t-il noté, n’est pas une contrainte mais le résultat d’un bon design — qui favorise l’inclusion, la confiance et la mobilité active.
Les quartiers « doux », comme tout changement culturel, mettent 10 à 40 ans à mûrir ; ils exigent de la persévérance et de la patience. L’objectif ultime est une ville qui se veut équitable, diversifiée et régénératrice — un lieu qui nourrit à la fois le corps et l’esprit.
Sess. 2. 3. – Etienne Lhomet – Directeur Des Villes et Des Hommes, Vice Président de l’INTA
Focus: La mobilité comme médecine pour la guérison des villes.






Étienne Lhomet est ingénieur français expérimenté dans le développement et la gestion de grands projets de réseaux de transport public. Il a vingt-cinq ans d’expérience dans la planification des transports et dans la gestion de projets de transport public en Europe et à l’étranger.
Lhomet a repensé la planification de la mobilité à travers le prisme de la santé, de l’empathie et de la transformation culturelle.
Il a comparé les villes à des organismes vivants — des systèmes dotés d’un métabolisme, de pathologies et d’un potentiel de guérison.
Selon lui, le véritable progrès commence lorsque l’ingénierie des transports est remplacée par le soin social et environnemental.
En s’appuyant sur des exemples de Bordeaux, Lyon et Medellín, il a montré comment la mobilité peut être un catalyseur de dignité, de sécurité et d’inclusion.
La « culture métro » de Medellín, qui a combiné téléphériques, bibliothèques et autonomisation des femmes, est devenue un modèle de renouveau urbain fondé sur la confiance.
Il a souligné que la beauté et la qualité inspirent le respect : lorsque les villes sont conçues avec générosité, les habitants en prennent soin.
La culture, et non la technologie, est le moteur le plus profond d’une transformation saine.
Tout projet réussi équilibre empathie et force — un mélange d’ocytocine et de courage. Dans cette perspective, le « guérisseur de la ville » est celui qui restaure l’équilibre physique et émotionnel entre les humains et leur environnement.
Sess. 2. 4. – Laura Kairiene – Architecte en chef de Vilnius, Lituanie
Focus: Guérir la ville post-soviétique par la confiance, la participation et la continuité culturelle.






Laura est une urbaniste qui prône l’équilibre. En tant qu’architecte en chef, elle une vision qui associe données, conception et communauté afin de construire des villes qui fonctionnent vraiment, pour les habitants et la planète. Elle défend le développement polycentrique et guide les stratégies d’engagement citoyen et de réinvestissement.
Kairiene a décrit Vilnius comme un patient en convalescence après une longue histoire de planification descendante.
Selon elle, la transformation de la ville dépend de la reconstruction de la confiance après des décennies de décisions imposées et de distance psychologique.
Sa vision d’une « ville saine » associe densification, inclusion et gestion écologique, tout en s’enracinant dans l’identité lituanienne.
Aujourd’hui, Vilnius est une capitale multiculturelle et boisée qui équilibre innovation et authenticité.
Grâce à la planification participative et aux assemblées citoyennes, la municipalité apprend à planifier avec les habitants plutôt que pour eux.
Elle a souligné la nécessité de préserver la nature — 60 % de Vilnius est vert — tout en gérant la croissance par un développement polycentrique.
Des projets transformant des prisons en pôles créatifs et des monuments en terrains de jeux illustrent la guérison par la réutilisation. Kairiene a présenté l’urbanisme comme une thérapie collective : affronter les blessures, se réapproprier les espaces et renforcer le sentiment d’appartenance.
Sess. 2. PANEL DISCUSSION – Les villes peuventelles créer du bienêtre mental… et, comment ?




Modérateur : Mark Isitt + tous les orateurs + questions ouvertes + John Pløger, Professeur de Sociologie urbaine, Oslo.
Le panel a exploré comment les villes peuvent favoriser la confiance, l’adaptabilité et la cohésion sociale, en soulignant que la véritable transformation va au-delà de la planification physique pour inclure des changements culturels et de mentalité.
Les intervenants ont discuté de l’importance des courtes distances en ville pour encourager l’engagement civique et développer le capital social. Des exemples de Vilnius ont mis en lumière les défis de la rénovation des logements de l’ère soviétique et la résistance au changement, mais ont également montré que les mentalités peuvent évoluer avec le temps.
Le débat a porté sur l’équilibre entre les approches descendantes et ascendantes, la nécessité d’expertise et de participation du public, et le rôle de l’atmosphère dans les espaces urbains.
Le débat a porté sur l’équilibre entre les approches descendantes et ascendantes, la nécessité d’expertise et de participation du public, et le rôle de l’atmosphère dans les espaces urbains.
La session s’est conclue en soulignant que l’instauration de la confiance et la réalisation de changements significatifs nécessitent du temps, de la communication et une combinaison de stratégies d’aménagement.